Nos amis malgaches, Nobline et Roland, sont touchés par la précarité de la grande majorité des habitants d’Ambanja.
- En 2002, ils décident d’acheter un terrain en vue d’y établir un poulailler communautaire afin de pouvoir lutter concrètement contre la pauvreté et la malnutrition. Le terrain a une superficie de 4000m² (40m x 100m).
- Dans un premier temps, Nobline et Roland posent une clôture en mangrove pour délimiter le terrain… Mais celle-ci est volée petit à petit!
- Il faut donc envisager d’installer un gardien sur le terrain: une petite maison traditionnelle est construite en ravelana et un neveu de Roland vient habiter sur place avec sa famille.
- De 2002 à 2009, ils versent 8000 Ar , soit 3,36€ par mois.
Lors d’un échange de mail, Nobline partage ce projet… la communauté du Seuil est interpellée et choisit de terminer l’achat du terrain. - Avec le solde de la somme reçue de Belgique, Nobline achète les premières briques qui serviront à fabriquer la clôture définitive en semi-dur, ensuite ils continueront brique par brique à raison de 120 ar, soit 0,05€ pièce.
- En novembre 2009 il fallait encore acheter 43.105 briques, la somme de 2.155,25€ est offerte grâce à un anniversaire…
- En 2010, nous pensons que tout était réglé. Mais sur place, lors de notre voyage, nous découvrons que nous sommes loin du compte! Certes les premières briques sont sur le terrain mais l’argent envoyé de Belgique n’est pas encore arrivé. Nobline recevra le chèque du frère économe capucin quelques jours plus tard.
- Mais surtout, nous comprenons que sans notre aide, ce poulailler n’est pas prêt de voir le jour! Car il faut encore acheter: le sable, le ciment, les clous, la mangrove, les poteaux, creuser un puits pour l’eau, faire venir l’électricité… bref… si nous voulons soutenir ce projet jusqu’au bout il nous faut encore trouver quelques 3.900€. Mais vu l’envergure du projet cela en vaut la peine: la malnutrition de cinq quartiers d’une petite ville pourrait être éradiquée en quelques années grâce à ce projet tâche d’huile!
- En 2010 & 2011, le projet progresse au rythme malgache (mora, mora) mais il évolue et se concrétise de plus en plus.
- Au printemps 2012, la construction se termine.
Le terrain, très grand, est divisé en deux: un côté est réservé à l’apprentissage de la culture maraîchère et l’autre côté au poulailler communautaire.
- Fin août 2012, les premiers poulets (204) arrivent à Ambanja.
- Lors de notre voyage, en octobre 2012, nous découvrons avec joie tout le travail réalisé depuis juin 2010!
Le poulailler communautaire est rebaptisé Centre Social.
La culture maraichère
Au printemps 2012, la décision a été prise de diviser le terrain en deux : une petite moitié reste consacrée au poulailler tandis que l’autre sert de terrain pour la culture maraichère.
Les femmes du projet apprennent donc la culture des légumes. Beaucoup de travail pendant la saison sèche car la terre est très aride, et il faut puiser l’eau au puit pour arroser! A la fin de la saison sèche, l’eau se trouve à plus de 7 mètres de profondeur!
L’éducation des femmes
Le projet poulailler a été créé afin d’apprendre aux Malgaches un métier afin que ceux-ci puissent créer d’autres poulailler et cultures maraichères par la suite. Nous souhaitons ainsi que ce projet fasse tache d’huile.
Dès le départ; 58 femmes ont souhaité participer à ce programme de formation, pour seulement 15 places disponibles!
Les femmes du programmes sont encouragées à mettre en place leur projet personnel. Dès que celui-ci est viable, une place se libère dans le programme pour une autre candidate.
Les « élèves » apprennent donc à gérer une ferme de poulets ainsi qu’à cultiver la terre. Petit à petit, nous luttons contre la pauvreté et la malnutrition en proposant à ses femmes de s’investir dans un projet concret qui pourra ensuite les aider concrètement à nourrir leurs familles.
L’utilisation de l’énergie solaire
Madaquatre a offert en mars 2013 à chaque participante un four solaire. Basé sur un principe simple de miroirs pour canaliser le soleil, le four solaire remplace très efficacement le feu de bois, mode de cuisson habituel à Madagascar.
Une formation à l’utilisation du four a été dispensé à chacune des participantes.
2013 est l’année des nouvelles ‘techniques’ pour le Centre. Après les fours solaires, une pompe à eau est installée et celle-ci enchante les bénéficiaires du centre ! En effet, la corvée eau va être simplifiée… n’oublions pas que le puits fait 7 mètres de profondeur !
L’année 2014 sera plus difficile que la précédente … dès février, nous apprenons que la moitié des coquelets de chair sont morts !
Heureusement la culture maraichère reste productive et est très diversifiée : maïs, haricots, tomates, poivrons, aubergines, choux, salades…
La fin de l’année 2014 semble catastrophique … en effet, le gardien ‘fuit’ après avoir vendu les coquelets de chair a son profit et endommage les bâtiments !
Alors que le Centre Social devenu autonome au niveau financier semblait « sur les rails », tout périclite! Il semble ne rien rester de convenable et le projet risque de devoir en rester là, sur un constat d’échec. Il n’y a plus que 2 valeureuses!!! Seuls les arbres fruitiers sont encore productifs!
Madaquatre réagit immédiatement et envoie 750€ pour que le projet puisse redémarrer sur de bonnes bases.
Très rapidement les choses se mettent en place pour permettre au centre social de remplir à nouveau sa fonction! Une nouvelle case est construite pour pouvoir accueillir un nouveau gardien. Deux familles bien courageuses viennent s’y installer et permettent ainsi un nouveau départ !
Et dès décembre 2014, tout semble reprendre vie. Le nouveau poulailler est également construit, les premières poules couveuses nous offrent de beaux poussins mais…
En janvier et février 2015, le cyclone CHEZD vient à nouveau saper le moral des « nouvelles valeureuses » qui attendent de pouvoir travailler et être formées… Quel peuple courageux !!!!
En mars 2015, 17 nouvelles valeureuses commencent en suivant une formation technique offerte par le CSA (Centre de Service Agricole) et les choses avancent très rapidement à partir de ce moment-là. Poules, Coq, canards, oies et culture …
La construction d’une nouvelle clôture en bambou !
En juillet 2015, lors de notre visite sur place, nous sommes impressionnés par les efforts fournis par tous !
L’accueil est plus que chaleureux et nous sommes heureux d’entendre qu’il y a maintenant 24 membres: 17 femmes, 3 jeune fille et 4 hommes.
Le critère pour être accepté au centre est toujours le même: la précarité et le désir d’apprendre. Les jeunes filles travaillent le soir pour payer leurs études.
Nous étions heureux aussi de découvrir la pompe à eau. Quel changement !
Un ou une valeureuse ‘pédale’ pour faire remonter l’eau du puits, celle-ci se déverse dans un des grands tonneaux bleu d’où des canalisations vont distribuer l’eau à plusieurs endroits sur le terrain. Reste à puiser l’eau avec l’arrosoir et à aller arroser.
Fin 2015, le centre social est désigné officiellement comme projet pilote en aviculture et culture maraîchère pour la commune d’Ambanja lors du passage du ministre ayant cela dans ses attributions.
Cela s’est concrétisé par une nouvelle formation offerte par le ministère avec une approche particulière de l’élevage des poules malgaches endémiques.