Fr. Jo Coz, capucin, est au service des missions de la province depuis plusieurs années. A ce titre, il visite régulièrement les frères missionnaires sur le continent africain.
Il nous parle de l’action des Capucins à Madagascar.
Les capucins en mission
Les frères capucins sont une branche de l’Ordre de saint François d’Assise. Fidèle à l’expérience des premiers frères, l’évangile de l’envoi en mission fait partie de leur choix de vie. Cette référence permanente les a amenés à répondre positivement aux appels de l’Eglise pour les besoins de la Mission un peu partout dans le monde. C’est ce qui explique la présence des frères capucins dans la grande de île de Madagascar comme dans beaucoup d’autres pays dans le monde. Ils y sont arrivés en 1932 pour participer à l’implantation et au développement de l’Eglise catholique.
Dans toutes les missions les frères avaient comme objectifs de former de nouvelles communautés chrétiennes, ce qui les a amenés à mettre en place les formations diverses, à développer l’accompagnement de groupes divers de spiritualité, mais aussi d’action sociale. Vivre l’évangile ne se limite pas à organiser la pratique religieuse, mais pousse à prendre en compte toute la vie sociale, économique, culturelle des membres des communautés. Dans cette perspective, un des premiers engagements des frères fut de créer des écoles et des centres de formation professionnelle dans les paroisses qu’ils créent et animent. Pour répondre aux besoins sanitaires de la population ils ont également fait naitre des dispensaires et des centres de santé là où les besoins étaient les plus urgents. Ces dispensaires furent ensuite souvent pris en charge par des religieuses.
Capucins malgaches
Aujourd’hui les capucins présents à Madagascar sont presque toujours malgaches. Ils ont conservé les orientations des premiers missionnaires et leur souci de rester proches des besoins fondamentaux de la population et plus particulièrement des personnes en difficulté dans les zones les moins favorisées. Comme dans beaucoup de pays en voie de développement les grandes villes attirent une bonne partie des aides internationales. Ces financements n’arrivent que parcimonieusement dans les régions reculées où sont présents une bonne partie des frères. Cela ne les décourage pas et ils s’efforcent de créer des mouvements de responsabilisation des communautés chrétiennes en inspirant des réseaux de solidarité et de prise en charge par elles-mêmes des projets de développement qu’ils décident de mettre en route. Mais les besoins dépassent souvent leurs capacités locales. C’est pour cela qu’ils cherchent des soutiens à l’extérieur du pays et particulièrement en Europe.
La mission de Morondava
La Mission de Tanambao Marofototra Morondava est une toute jeune fondation. Les besoins de la population sont énormes. Toutes les constructions et les institutions de base sont en place grâce aux aides qui leur parviennent. La population locale vit pauvrement, leur participation est pourtant importante surtout en main d’œuvre. Faire grandir une communauté chrétienne c’est permettre à chaque membre d’y trouver sa place et de lui permettre de donner une part importante de lui-même pour le service des autres.
Comme saint François d’Assise les frères d’aujourd’hui s’efforcent comme hier de faire surgir des relations fraternelles entre les personnes et d’atténuer autant que possible tous les ferments de division et de violence. François voulaient que les frères vivent simplement et se sentent heureux de vivre au milieu des gens les plus modestes. Ce sont ces fondements qui font surgir confiance et espérance dans le regard et dans le cœur des hommes qui leur inpirent louange et action de grâce source joie profonde.