Nouvelle directrice
Il nous a fallu de la patience, et il en faudra sans doute encore … en effet, la communication avec Tandila était un peu chaotique suite au changement de direction des écoles.
Sœur Clémentine a été mutée dans un collège diocésain. Un changement très brusque et sans explications. Pratiquement sans passation avec la nouvelle directrice, sœur Eliane. Néanmoins, cette dernière est de très bonne volonté et fait ce qu’elle peut pour mettre les choses en place.
Ce changement sera sans doute problématique pour certains aspects, mais bénéfiques pour d’autres.
Les premiers échanges de mails nous font percevoir que les attentes ne sont plus les mêmes. Sœur Eliane est beaucoup plus jeune, 36 ans, et a des connaissances informatiques et d’internet que personne n’avait précédemment à Tandila. Dès lors la demande de livres et bibliothèque évolue vers une meilleure installation électrique et une bonne connexion…
Nous lui avons expliqué que nous n’y étions pas opposés, mais qu’elle devait nous fournir un devis pour chaque élément et que cela devait soit être inclus dans le budget global de l’année 2023, soit faire l’objet d’une demande de sponsoring.
Nous savons que les Malgaches sont habitués à vivre pleinement le temps présent, préoccupés par la dureté de la vie. Il leur est par conséquent difficile de prévoir et de programmer. Espérons que les choses se mettront en place.
Problème de l’eau
Pour rappel, l’un des gros problèmes lors de notre dernier voyage était celui de l’eau.
À Tandila, les choses se sont magnifiquement arrangées, notamment grâce à un subside du Fonds Baron Jean-Charles Velge auprès de la Fondation Roi Baudouin et d’un don de la Vicairie de Belgique.
Un château d’eau a été construit et une pompe solaire installée, ainsi que des conduits amenant l’eau potable à l’école primaire et au collège. Les enfants et jeunes ne doivent donc plus aller chercher l’eau au loin ! Gain de temps et de sécurité.
Il reste à mettre en place un comité de gestion afin de ne pas gaspiller l’eau et au contraire de permettre de découvrir d’une autre manière combien l’eau est précieuse !
À Andrénalafotsy, les choses étaient plus compliquées dès le départ étant donné qu’il n’y avait plus de puits du tout. Ce village, beaucoup plus enclavé, et où la grande majorité des habitants sont totalement illettrés, a évidemment droit à l’accès à l’eau, mais nous avons choisi d’avancer par étape afin de conscientiser les habitants.
En effet, un petit puits avait été mis en place en 2017 par Madaquatre, mais la pompe avait été volée et le puits endommagé parce qu’il donnait de l’eau saumâtre. Nous avons dès lors décidé de restaurer ce puits-là, de faire un abri afin d’éviter tout vol et dégradation, et de mettre un comité de gestion du puits en place.
Cela s’est fait avec la directrice de l’école, un enseignant, deux parents d’élèves et deux habitants du village. Des heures auxquelles les bénéficiares ont accès au puits ont été déterminées.
Nous leur avons proposé de faire les choses de cette manière pendant quelques mois, et si cet essai est concluant, nous pourrons faire faire un forage pour un puits d’eau potable et lui adjoindre un château d’eau comme à Tandila.
Nous avons récupéré la pompe manuelle de Tandila pour l’installer à Andrénalafotsy.
Rentrée scolaire 2022-2023
À l’école primaire de Tandila, il a fallu refuser des élèves, car la capacité de l’école était atteinte. D’autre part, et nous regrettons cette décision, le cours d’alphabétisation a été supprimé. Nous espérons qu’il sera rétabli l’an prochain et nous essayerons, si nos budgets le permettent, de faire construire deux salles de classe supplémentaires afin de nous assurer de la faisabilité du projet. En effet, pour Madaquatre il est très important de permettre aux plus grands, qui n’ont pas eu accès à l’école lors de l’âge classique, d’avoir malgré tout une chance dans la vie. Sans cela, ils resteront sans avenir.
Le nombre d’élèves inscrits à l’école maternelle et primaire est de 282. La classe avec l’effectif le moins élevé est de 25 élèves et le plus élevé est de 47 élèves.
La cantine a repris dès le premier jour d’école pour la joie de tous.
Au collège, le nombre d’élèves a chuté… mais c’est une bonne nouvelle ! En effet, un collège public a été inauguré dans les environs et dès lors plus de jeunes auront accès à ces études.
Cette année, ils sont 89 au collège de Tandila. 34 élèves en 6° mais plus que 12 en 3°. Espérons que ces élèves réussissent et puissent aller au lycée de Bemanonga l’an prochain.
Une autre bonne nouvelle qui montre une évolution des mentalités, il y a plus de filles que de garçons au collège ! Il semblerait qu’elles n’hésitent pas à contrer leurs parents pour pouvoir poursuivre leurs études.
Le nombre d’enseignants a augmenté, ils sont 8 actuellement, car deux religieuses supplémentaires ont rejoint la congrégation. L’une d’elle, sœur Emerentienne, est le nouveau professeur de français et l’autre, sœur Sabine fait des études de pédagogie et fait son stage à Tandila.
À Andrénalafotsy, il y a actuellement 7 enseignants. Deux classes maternelles et les 5 primaires.
Il y a 159 élèves et le nombre par classe évolue entre 7 et 52 !
La classe de CM2 (dernière année primaire) a été rouverte à Andrénalafotsy et un nouvel instituteur a été engagé à cet effet. Il n’y a plus de classe multigrade.
La cantine a également repris dès la rentrée scolaire. Ce sont toujours les mêmes mamans qui préparent, les enseignants qui distribuent et les enfants qui font la vaisselle.
Celle-ci est déjà un peu moins fatigant, l’eau saumâtre du petit puits faisant l’affaire.
Et du côté des lycéens.
Comme les années précédentes, nous devons constater énormément d’abandon entre le collège et le lycée et d’une année à l’autre au lycée. Tous les lycéens avaient réussi l’an dernier et pourtant ils ne sont que 6 en terminale et 6 en première, 9 enfin en seconde.
Sœur Eliane va continuer à faire ce que sœur Clémentine faisait, c’est-à-dire aller les rencontrer à Bemanonga et les élèves viendront, comme par le passé, chercher le riz pour la semaine, le dimanche soir, avant de retourner au lycée.
C’est très peu, mais très bien par rapport aux statistiques nationales !
Réjouissons-nous que ces 21 jeunes puissent obtenir leur Bac et avoir dès lors un avenir plus clément !
Les photos sont malheureusement de très mauvaise qualité !