À Madagascar, dans la région de Morondava, la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 ont été fort perturbés.
Fin novembre et tout le mois de décembre, une vague de Covid 19 s’est abattue sur la région et quasi tous les enseignants et bon nombre d’élèves ont été malades. De fortes fièvres pendant plus d’une semaine et une grande fatigue. Ce qui explique les nombreuses absences tant pendant la semaine de révision que pendant la semaine d’examen. Trois morts, dont un enfant, sont à déplorer dans le village de Tandila.
Dans ce contexte difficile, les vacances étaient bienvenues pour permettre aux enseignants de reprendre un peu de force.
Les cours ont repris le 9 janvier.
Mais les écoles ont dû fermer suite au cyclone Cheneso dès le 20 janvier, pour une dizaine de jours. On ne déplore ni victimes ni gros dégâts matériels au niveau des villages et des écoles, contrairement à ce qui est à déplorer dans d’autres régions du pays. Cela vient cependant s’ajouter à une situation de grande précarité et la pauvreté est de plus en plus critique.
Fin février, c’est le cyclone Freddy qui atteint la grande Île. Il est qualifié de ‘monstre’ par les météorologues. Les écoles sont fermées jusqu’au 27 février et tous s’apprêtent à nouveau à devoir subir des moments très difficiles tout en espérant qu’il n’y ait pas de victimes.
« Sans action climatique vigoureuse, il faut se préparer à pire. La température des eaux de surface de l’océan, facteur de formation des cyclones, augmente avec la quantité de gaz à effet de serre que l’activité humaine émet dans l’atmosphère. » Christelle Guibert, Ouest-France
Revenons-en aux écoles : comme évoqué dans la dernière lettre, Sr Eliane, nouvelle directrice, rencontre quelques difficultés pour s’habituer. Néanmoins, afin d’améliorer les contacts, un rendez-vous WhatsApp a été mis en place tous les jeudis matin et cela permet d’avoir des nouvelles régulières d’une part et de l’encourager dans sa tâche d’autre part. Elle est de très bonne volonté, mais ne nous a jamais rencontrés et ne comprend pas toujours les tenants et les aboutissants de nos demandes et attentes.
Vu tout ce qui précède, vous imaginez bien que les résultats scolaires ne sont pas extraordinaires. Mais ils ne sont pas déplorables pour autant ! Les élèves en primaire font vraiment de gros efforts.
C’est au niveau du collège que les élèves sont les moins motivés. Pour nous, c’est sans doute difficile à comprendre étant donné qu’ils ont la chance de continuer leurs études alors que la plupart des enfants et jeunes n’arrivent pas jusque-là, devant aller travailler bien avant. Mais en fait, mis à part quelques-uns réellement désireux de poursuivre leurs études, la majorité continue pour ne pas devoir aller travailler, mais pas vraiment pour étudier. Les études ne sont pas encore rentrées dans leurs mœurs.
La mentalité a pourtant déjà fort évolué en 12 ans et il nous faut donc être patients. N’oublions pas que selon les statistiques de l’UNICEF, 1 jeune sur 100 terminera le cycle des humanités et poursuivra peut-être des études supérieures.