Nous venons de recevoir les rapports des directrices des écoles de Tandila et Andrénalafotsy. Nous n’avons malheureusement pas encore les résultats des lycéens et des universitaires. Les épreuves du BAC se sont déroulées jusqu’au 21 juillet, personne ne sait quand les résultats seront publiés, et pour les universitaires l’année académique n’est pas encore terminée.
Tandila
A Tandila, sur 491 élèves, 63 n’ont pas la moyenne.
Au vu des tableaux, je constate que les élèves n’ayant pas la moyenne sont pour la plupart dans des classes surpeuplées et en primaire. En 2° primaire il y a 54 élèves, c’est énorme surtout que, rappelons-le, les enseignants ne sont pas formés en pédagogie. La plupart ont seulement leur BAC. Le manque d’enseignants formés est criant sur toute la grande île.
En alphabétisation, il y a 16 échecs sur 38, 22 élèves pourront donc rejoindre la classe correspondant à leur âge. Cela me semble justifier l’effort consenti en créant cette classe !
Au niveau du collège il y a jusqu’à 58 élèves par classe ! Pour l’ensemble des 4 classes, 11 élèves n’ont pas la moyenne sur 120 inscrits.
Andrénalafotsy
A Andrénalafotsy, les classes ne sont pas surpeuplées et il n’y a que 11 échecs sur 192 inscrits toutes classes confondues.
Il semble évident que la répartition des élèves devra être à l’ordre du jour de nos partages avec les directrices lors de notre voyage en octobre.
Comme le nombre maximum d’élèves que nous pouvons parrainer est de 750, il serait juste qu’il y ait entre 30 et 35 élèves par classe. C’est encore beaucoup mais la demande est telle que c’est raisonnable malgré tout.
Pourquoi ne parrainer que 750 élèves ? tout simplement parce qu’il ne nous est pas possible de financer plus. Actuellement, il n’y a que 67 personnes ou couples qui parrainent avec un ordre permanent et 53 donateurs occasionnels… c’est très peu par rapport aux besoins ! Augmenter nos événements ? Nous n’avons pas assez de forces vives et ce sont très souvent les mêmes qui participent… ne les décourageons pas ! Nous sommes donc à notre maximum même si idéalement nous aimerions faire beaucoup plus !
Une des autres causes d’échecs, serait d’après sœur Eliane, les élèves qui arrivent en cours de route d’autres établissements scolaires et surtout publics. Pour tenter de solutionner cela, elle propose de mettre en place un test préalable à leur inscription, non pour les refuser mais pour pouvoir leur proposer d’être admis dans la classe qui correspond à leurs connaissances réelles. Elle propose un test en malagasy, français et mathématique. Cela a été discuté en conseil de classe et cette proposition a fait l’unanimité.
Un élément, mis en place cette année scolaire, semble porter fruit : pour impliquer plus et mieux les parents, surtout ceux qui n’ont pas été instruits et ne sont pas encore convaincus du bien fondé d’envoyer leurs enfants à l’école et donc d’être privés d’une main d’œuvre, la directrice et le titulaire de chaque classe rencontrent les parents individuellement avec l’élève à la fin de chaque trimestre. Jusqu’à présent il y avait une réunion des parents mais pas de contact individuel.
Cela vaut sans doute aussi la peine de vous partager une initiative des enseignants. Un voyage d’études est organisé tous les deux ans pour les deux dernières années de chaque cycle. Plusieurs enseignants avaient émis le désir de pouvoir, eux aussi, avoir un voyage d’études, plusieurs ne connaissant pas du tout la capitale par exemple.
Nous les avions encouragés tout en leur disant que Madaquatre ne pouvait intervenir dans leurs frais comme ils l’auraient espéré.
Ils ont organisé des événements au sein de leur village pour récolter des fonds et sont partis tous ensemble à Antananarivo du 15 au 19 juillet.
La directrice écrit que les enseignants sont très contents d’avoir pu découvrir leur capitale mais aussi l’histoire de leur pays en visitant des lieux historiquement très chargés comme, pour ceux qui connaissent, La Rova ou Ambohimanga. Ils ont aussi été reçus au ministère de l’éducation nationale et ont visité un zoo et l’aéroport d’Ivato.
Tout cela leur a ouvert l’esprit et leur donnera peut-être des éléments pour améliorer leur enseignement.
Les choses se mettent en place petit à petit et nous pouvons nous réjouir de voir le sérieux de nos enseignants et des directrices ! Merci à eux tous.

