Tempêtes tropicales
Vous avez certainement appris que Madagascar avait été durement touché ces derniers mois. À la pandémie du coronavirus se sont ajoutés les tempêtes tropicales, les cyclones (qui portent tous de bien beaux noms, mais sont plus ravageurs les uns que les autres, surtout Batsirai, de force 4) ou encore, paradoxalement, la sécheresse.
Les nouvelles se sont fait attendre bien plus longtemps que d’habitude. En effet, beaucoup de routes étaient impraticables, l’électricité aléatoire, même dans les villes comme Morondava : il y a plus souvent délestage qu’autre chose ! Il fallait donc patienter. Nous avions quelques bribes de nouvelles grâce à Sr Clémentine qui faisait l’impossible pour nous contacter via ses consœurs ou parfois, quelle chance, par WhatsApp lorsque c’était possible. N’oublions pas que les villages de Tandila et Andrénalafotsy sont des villages de brousse et que, même si les changements sont notoires en dix ans, les contacts restent problématiques.
Heureusement, on ne déplore aucun dégât majeur aux bâtiments. Seules quelques portes arrachées et des clôtures à refaire. Par contre, les conséquences de ces mois difficiles sont bien plus importantes qu’une question de bâtiments !
Sécheresse et famine
En ce début d’année, la terre, asséchée ne s’est pas abreuvée des pluies torrentielles qui ruisselaient sans pénétrer et la ‘bonne’ pluie n’est tombée qu’à partir de la mi-février. La saison des pluies ‘calendrier’ est pourtant de novembre à mars- avril !
Aucune culture n’a été possible avant début mars et la dernière récolte de riz était épuisée depuis longtemps. La prochaine moisson ne sera possible que fin mai ou début juin.
Bien sûr, les Malgaches connaissent tous des périodes ‘de soudure’ entre les différentes récoltes, mais en général cela dure une quinzaine de jours, parfois un petit mois. Ici, cela fera une période de presque cinq mois !
Sr Clémentine parle de famine pour l’ensemble des habitants de la région où se trouvent nos écoles. Jusqu’à présent la sécheresse et la famine qui en découle se cantonnait dans le grand sud… elle gagne du terrain !
Très concrètement, les enfants et les jeunes qui fréquentent l’école sont privilégiés puisqu’ils ont la cantine scolaire à midi, mais, ils s’endorment en classe vers 10 ou 11h car ils n’ont plus rien avalé depuis la veille à midi et ils n’ont plus d’énergie.
Soutien financier
Il nous a dès lors été demandé exceptionnellement, et pour une période de quelques mois, si nous pouvions financer un petit déjeuner le matin, lorsque les élèves arrivent en classe. Ils ont désormais un beignet et une banane pour commencer la journée. Nous ne savons pas encore si cela porte ses fruits, nous espérons rapidement un contact WhatsApp …
Bonne nouvelle : le CA de l’AMIE, touché par cette situation, a débloqué la belle somme de 6240 €. Grâce à eux, nous espérons que les élèves ne souffriront plus de malnutrition lors de notre prochain voyage ! Merci l’AMIE !
Suivi scolaire
En dehors des problèmes alimentaires, les écoles fonctionnent bien et les religieuses font un travail extraordinaire ! Elles sont non seulement directrices et enseignantes, mais elles font aussi un travail d’assistance à la population qui mérite d’être relevé ! Nous avons beaucoup de chance de les avoir sur place.
Elles font aussi tout ce qu’elles peuvent pour que les élèves gardent leurs coutumes et le sourire ! C’est ainsi qu’elles ont organisé le carnaval ! Tous les élèves de maternelle, de primaire et du collège ont défilé et dansé dans la rue principale de Tandila ! À l’avant un cyclo-pouce diffusant des musiques traditionnelles.
Cela n’avait plus été possible depuis 2019 et malheureusement, les photos semblent montrer que l’insouciance et la joie de vivre ne semblent pas au rendez-vous. Les sourires légendaires des Malgaches, qui gardent confiance et courage en toutes circonstances, se font rares. Oui, leur vie est de plus en plus dure et nous pouvons nous réjouir à l’idée que les enfants et jeunes scolarisés pourront, c’est notre espoir et notre motivation, avoir un avenir meilleur.
Il y a depuis décembre, quelques changements à noter et nous nous réjouissons à l’idée de bientôt pouvoir les constater et vous en faire rapport, photos à l’appui.
Prochain voyage à Madagascar
Un des objectifs de notre prochain voyage (du 17 mai au 12 juin) sera d’analyser la problématique de l’eau et de l’électricité. Michelle sera accompagnée par trois amis et parrains de longue date qui ont les compétences requises pour évaluer la situation !
Les routes vers le nord étant totalement impraticables, nous n’irons pas à Ambanja ni Analalava. Nous irons dans les écoles et visiter quelques jeunes parrainés individuellement, habitant soit à Antananarivo, soit à Ambositra.