Comme il n’est pas possible de fêter les 10 ans de Madaquatre, Michelle a pris un temps de réflexion afin de pouvoir vous dire en quelques mots ce que ces 10 ans lui ont apporté. Voici ce qu’elle en dit :
Il va sans dire que mes voyages et les contacts avec les malagasy tant au pays qu’en Belgique m’ont énormément appris et m’ont probablement changée.
Je pense surtout avoir évolué dans mes aspirations… avoir appris que les besoins du peuple malgache ne correspondent pas à mes besoins et dès lors qu’il est indispensable de ne pas projeter ceci ou cela d’après mes critères ! Indispensable de me mettre à leur écoute et de cheminer avec eux pour trouver des solutions adaptées à leur vie et à leur culture.Je pense qu’il y a eu tout un travail d’apprivoisement réciproque, mais que malheureusement Madaquatre est toujours perçu comme pouvant répondre à toutes les demandes des villageois de Tandila et d’Andrénalafotsy ! Là aussi, j’ai dû grandir et accepter l’idée qu’il faut pouvoir dire non… reconnaître ses limites ! Cela me fend le coeur car les besoins sont réels et criants, je prendrais comme exemple le besoin d’eau pour combattre la sécheresse et permettre à tous d’avoir de l’eau ‘propre’ comme on dit au pays. Toutes les démarches que nous avons entreprises n’ont pas pu aboutir et pourtant les villageois continuent à penser que nous pourrons les aider. Les décevoir n’est pas facile, mais cela permet de grandir en humilité et de peut-être ne pas trop rêver! Bien que…
Cette expérience m’a certainement encore appris bien d’autres choses et sans nul doute, à tenter de travailler en équipe et à déléguer le plus possible. Refuser de tout porter seule, cela non plus ce n‘est pas facile, c’est valorisant de se sentir presque indispensable !! Et puis, il y a tout le reste qui serait trop long de vous partager, je terminerai donc juste en vous disant que je ne regrette rien, même si parfois le moral en prend un coup, et que la fatigue est souvent au rendez-vous !Non, je ne regrette pas et s’il fallait recommencer je le ferais, mais pas sans vous !
Cela aussi je l’ai appris, sans vous et sans les bénévoles, Madaquatre n’existerait plus depuis longtemps ! Merci !