Impact du Covid 19 à Madagascar
Sur base d’articles parus dans la presse malgache mais surtout des messages reçus en direct de nos amis sur place, il semble évident qu’à Madagascar le Covid 19 vient s’ajouter à une problématique socio-économique déjà bien compliquée. Et partout ce sont les plus démunis qui paient une lourde contribution suite au confinement.
En ville, plus de bus, de taxis, aucun moyen de locomotion sauf pour ceux qui parviennent à se procurer une fausse autorisation de circuler. Pour certains, la corruption est un moyen de subsistance comme un autre !
Les écoles et les commerces sont fermés, mais les marchés restent permis dans les quartiers populaires et les prix y flambent.. jusqu’à être triplés ! Des commerçants « à la sauvette » profitent de la crise et disent qu’ils ne peuvent suspendre leurs activités professionnelles. Ils disent vrai puisque la plupart des malgaches ne parviennent à vivre ou survivre que par une économie de subsistance : trouver de quoi nourrir sa famille au jour le jour.
La situation est telle que le Président a mis en place un système d’assistanat, mais il semble que seulement 100.000 personnes peuvent en bénéficier alors que plusieurs millions pourraient y prétendre. Il peut dès lors aussi s’agir d’une bombe à retardement car cela met à jour encore un peu plus les injustices sociales. Comment les plus précarisés vont-ils réagir ?
Certains font la file pendant des heures pour espérer arriver au point de distribution tant qu’il y a du riz ou de l’huile… une file où aucune mesure d’hygiène n’est respectée !
Les photos de PierrotMen, qu’il m’a autorisées à publier ici, parlent plus que de simples mots !
Beaucoup ont perdu leur travail du jour au lendemain et n’ont aucun moyen de subsistance. Ils fuient la capitale ou les grandes villes. Et comme il n’y a plus de taxi-brousse, ils partent à pied, à vélo et parfois en moto en espérant arriver le plus vite possible dans leur village d’origine. Ils font parfois des centaines de kilomètres … avec un sac comme unique bagage ! Sur leur route, des points de contrôle de température.
Que vont-ils trouver aux villages ?
Des consignes d’hygiène : se laver les mains avec du savon, porter des masques et maintenir une distanciation sociale. Les mêmes que chez nous en fait, sauf que … ne soyons pas naïfs …
- en brousse, rares sont ceux qui ont de l’eau ! il faut souvent faire des kilomètres pour aller en puiser au puits ou à la source la plus proche.
- le savon est un luxe que bien peu peuvent se permettre
- et bien entendu il y a encore moins de masques
- La distanciation sociale est une notion qu’ils ne comprennent pas. C’est trop loin de leur culture. Ils disent que c’est pour les vazahas (étrangers blancs ou chinois).
Ils n’ont pas pris la mesure du danger et, en fuyant la capitale ou les grandes villes, ils permettent, inconsciemment bien sûr, au Covid 19 de se répandre partout dans le pays. La situation est déjà dramatique et pourtant cela ne fait que commencer !
Bilan de la pandémie à Madagascar
Le bilan de la pandémie à Madagascar semble miraculeux selon certains … mais c’est loin de la réalité pour d’autres.
À Madagascar – et peut-être plus qu’ailleurs —, l’équilibre entre la bataille sanitaire et la bataille économique a été difficile à trouver.
Un pays très pauvre qui se soigne régulièrement à base de plantes, et qui a accueilli à bras ouverts la distribution inattendue et gratuite de la tisane « Covid-Organics« .
Une tisane miracle, selon le président malgache, qui commence à être vendue dans plusieurs pays africains. Même si l’OMS a rappelé que son efficacité n’a fait l’objet d’aucune étude scientifique publiée.
À la date du 4 juin, on ne recensait que 957 cas, avec 200 guéris, 9 formes graves et 7 décès !
Toutefois, dans un article de L’Express Madagascar, un journaliste écrit que les hôpitaux sont saturés et que depuis quelques jours plusieurs contaminations sont recensées chaque jour alors que le nombre de guéris lui, n’augmente que très lentement …
Impact du Covid 19 sur Madaquatre
Si nous vous partageons tout cela, c’est pour que vous soyez au courant bien sûr, mais aussi parce que nous allons avoir besoin de vous !
Dans notre lettre au parrain de décembre 2019, nous vous informions que le budget annuel, en dehors de toute construction, serait de 42.900€ pour l’année 2020.
Mais nous ne vous expliquions pas comment nous comptions arriver à trouver cette somme. En fait,
- 50% provient en gros des parrainages ou de dons ponctuels, et nous vous en remercions.
- 50% est le fruit des divers événements et activités.
En raison de la crise du conoravirus, entre mars et juin, pas moins de 5 sources de revenus ont disparu, soit parce que les événements ont dû être annulés ou, espérons-le encore, reportés …
Nous avons dû annuler ou renoncer
- au spectacle des Artmaniacs « Et si j’essayais »
- à la vente d’oeufs en chocolat comme action de carême à l’école de Craz Avernas
- au bénéfice d’une fête d’anniversaire d’une amie qui a eu 75 ans le 8 mai
- aux 20 km de Bruxelles le 31 mai
- à une exposition et vente de tableau à Woluwe St Pierre à la même date
- Enfin, la visite privée des jardins exceptionnels en Brabant Wallon et Flamand, organisée par le Rotary de Rhode St Genèse, au profit de Madaquatre, prévue le 7 juin, a également été annulée.
Il sera bien difficile d’ organiser entre septembre et décembre toutes les activités prévues sur l’année entière alors que le souper malgache et les marchés de Noël sont déjà prévus de longue date à cette période là.
Madaquatre a besoin de vous
Madaquatre rêve que vous puissiez l’aider.
Il est possible que certains parrains devront renoncer à leur versement, leur situation personnelle étant trop difficile suite à la crise, mais nous comptons sur tous les autres !
Concrètement, comment pouvez-vous nous aider ?
- Pour trouver de nouvelles sources de revenus … si nous nous y mettons tous ensemble ?
- Pour trouver de nouveaux parrains. La déductibilité fiscale peut parfois être un bel atout pour cela. Peut-être que l’un ou l’autre parrain serait prêt (après le déconfinement !) à ouvrir son salon pour y recevoir une vingtaine d’amis et nous donner ainsi l’opportunité de présenter Madaquatre et ses projets.
- Pour organiser quelque chose. Nous pensons surtout aux enseignants, responsables d’associations sportives ou culturelles, de mouvements de jeunesse, …
Madaquatre rêve que cet appel soit entendu et que l’imagination soit au pouvoir.
Bien sûr, nous gérons les finances en bon père de famille et nous avons de quoi financer les frais de cette année mais, si nos caisses ne se remplissent pas comme les années précédentes, l’année prochaine nous ne serons pas en mesure de répondre aux besoins … alors que nous pourrions, (j’espère avec joie) fêter les 10 ans de l’association !
Une idée ? Une proposition ? N’hésitez pas à nous contacter par mail (madaquatre@gmail.com) ou par téléphone : 0479 822032
Il n’est pas facile de tendre la main, même lorsque ce n’est pas pour soi, mais la joie n’en est que plus grande lorsque l‘on peut constater que le mot solidarité n’a pas perdu de sa force.