Résultats scolaires au collège
Tout comme en primaire, il y a également eu des abandons suite aux confinements et à la période des moissons au collège. Sur 97 inscrits en début d’année scolaire, 77 ont passés les examens et 71 ont réussis. Mais il est encourageant de constater qu’il y a de moins en moins d’abandons au fur et à mesure que les élèves montent de classe : un seul pour les deux dernières années du collège.
Le mois de juin a été particulier car les examens d’état se passaient à Bemanonga à 18 km du collège. Il y a dès lors eu beaucoup d’aller-venues. Trois professeurs accompagnaient les élèves là-bas et les 4 autres continuaient à enseigner à Tandila.
- Sur les 15 élèves qui terminaient la 3°, 11 élèves ont eu leur certificat et devraient sans doute aller au lycée l’an prochain.
- Pour les autres classes, les résultats sont satisfaisants : 22 élèves sur 24 peuvent passer en 5° ; 18 élèves sur 23 peuvent passer en 4° et 22 élèves sur 25 peuvent passer en 3°.
- La 5° semble être l’année la plus difficile, il y a eu 10 abandons et 5 échecs !
Les enseignants tentent à chaque rencontre de motiver les parents à permettre à leurs enfants de terminer leurs années et leurs études.
Il n’y a pas de changement prévu au niveau des enseignants. Cependant, le travail du secrétariat étant très prenant, sr Clémentine s’est adjoint Mr John (professeur d’anglais, d’informatique et de religion) pour l’aider dans cette tâche.
Pour la cantine, une cuisinière ‘en chef’ a été choisie parmi les mamans venant assurer la cuisine afin qu’il y ait plus de rigueur. En effet, le bénévolat fonctionne bien sauf au niveau du respect des horaires ce qui complique pas mal les choses pour les enseignants.
Enfin, une super belle nouvelle, Mr John et Md Pierrette vont se marier! Félicitations à eux et longue vie à leur couple!
La rentrée scolaire est prévue le 15 septembre 2021.
Résultats scolaires au lycée
Tout se passe bien pour les lycées : les 7 premiers lycéens sont tous admis en première, avec de très beaux résultats.
Sur les 6 lycéens fréquentant le lycée de Bemanonga, tous sont parmi les tous bons élèves. Martin, est 2° de sa classe et celui qui a le moins bien réussi est malgré tout 12° sur 42 !
Josephin, seul admis au Lycée st Paul est quant à lui 40° sur 57.
Nous avons eu un contact par mails avec Mr Hervé,(lyceebemanonga@gmail.com) préfet de discipline du lycée de Bamanonga. Il est très content des résultats et du comportement des élèves venant de Tandila. Il était fort préoccupé par la situation trouvant dommage de voir de bons élèves arrêter par manque de moyens financiers de leurs parents.
Nous continuerons à avoir des contacts avec lui bien que ce soit Sr Clémentine qui se chargera, comme cette année, de suivre les lycéens et de nous faire rapport. Pour ce faire, elle réunit les lycéens avec l’un de leur parent tous les derniers samedi de chaque mois. Cela semble satisfaire tout le monde.
Afin que les parents montrent leur motivation et soient désireux de permettre à leurs enfants de continuer leurs études tout en ne devant pas priver le reste de la famille, et grâce à un donateur, fidèle et généreux, les 17 lycéens (7 en première et 10 en seconde) seront encore parrainés pour l’année 2021-2022.
Nous avons décidé, après en avoir parlé avec sr Clémentine, de diviser les frais entre les parents et Madaquatre. Tout comme cette année, les parents paieront l’inscription, le loyer, le transport et le charbon. Madaquatre paiera les fournitures scolaires, y compris les uniformes et la cantine, (25 kapoks de riz par mois).
Témoignage de Martin Crescence
Je m’appelle MARTIN CRESCENCE ,je suis née le 10 octobre 2005, j’ai 16 ans. Je suis en classe de seconde au Lycée Bemanonga. J’ai étudié à l’école de Tandila depuis la classe maternelle. J’avais 5 ans lorsque l’école a ouvert.
Je n’ai jamais doublé et je termine actuellement la seconde au lycée de Bemanonga. Je suis très heureux d’avoir été à l’école parce qu’on étudie tous les jours. On est bien suivi et encouragé par les enseignants. Il n’y a pas d’heure creuse.
Au collège à Tandila, les enseignants font tous leurs efforts pour nous apprendre le savoir, la sagesse et l’éducation. C’est comme cela que l’on apprend la patience mais aussi à aimer étudier. La direction nous aide beaucoup par un soutien moral. Nous sommes encouragés. J’aimais aussi beaucoup l’école de Tandila parce que c’était tout près de ma maison, 5 mn et qu’il y avait une cantine scolaire. Cela nous aide pour les études.
Beaucoup de jeunes de mon âge travaillent depuis longtemps. Aller à l’école a changé ma vie. Si je suis comme cela maintenant c’est grâce à vous: mes parents, ma grand-mère, l’école, les enseignants, les Sœurs, Madaquatre, donc MERCI Beaucoup.
Je demande encore votre aide pour que je puisse continuer l’étude jusqu’au Baccalauréat. Et après s’il y a une possibilité je désire continuer jusqu’à l’Université sur le domaine de la santé.
MERCI BEAUCOUP
Sr Clémentine ajoute :
Je connais Martin depuis octobre 2018. Il aime étudier, et il étudie bien malgré les difficultés rencontrées. Il ne parle pas beaucoup. Il a une sœur qui a étudié en classe de 4ème mais elle a arrêté. Elle a un enfant maintenant.
Pour Martin, c’est sa grand-mère de 67 ans qui s’en occupe pour les études. Ses parents ne peuvent pas payer. Lorsqu’il était au collège, Martin ne mangeait pas le matin. Il mangeait à la cantine le midi et c’est tout. Il est courageux.
Au Lycée, le proviseur est content de lui. Je pense qu’il a une bonne base du fait qu’il a étudié à l’école de Tandila.
Commentaire de Michelle :
Ce qui me touche dans ce témoignage c’est que Martin était parmi la vingtaine d’enfants à commencer l’école en 2011 avec un enseignant. Bien sûr, il y a tous ceux qui ont abandonné, tous ceux qui doivent doubler, mais il y en a qui, comme Martin, peuvent avoir une perspective d’avenir bien différente de celle qu’ils auraient eu s’il n’y avait pas eu d’école. Cela récompense tous nos efforts et motive nos nuits blanches !
J’ai personnellement beaucoup apprécié la hiérarchie exprimée dans les remerciements de Martin : parents, grand-mère, école, enseignants, les religieuses et Madaquatre. Car, bien sûr, sans les moyens financiers, l’école n’aurait pas pu voir le jour, mais sans la volonté des autochtones et principalement des parents de s’organiser afin que les enfants puissent étudier, malgré le besoin de main d’œuvre pour pouvoir nourrir leur famille, les enfants et les jeunes des villages de brousse n’auraient pas d’avenir.
Ce témoignage motivera peut-être d’autres parents à faire le pas de l’éducation pour leurs enfants.
Notre principal défi au collège
Le manque d’électricité empêche l’emploi du vidéoprojecteur et rend les cours d’informatique problématique. Les panneaux solaires posés en 2015 ne fonctionnent plus et leur réparation est très chère.
Les religieuses ont tenté de prendre du courant chez elles étant donné qu’elles ont un groupe électrogène mais le courant est instable et trop faible. Une autre solution envisagée a été de mettre une rallonge depuis le dispensaire mais cela s’est avéré impossible le dispensaire ayant besoin de toute sa capacité pour les frigos et autre besoins.
Il nous faudra, là aussi, nous pencher sur le problème afin de trouver une solution.