A Madagascar, l’année scolaire 2017 s’est terminée aux alentours du 10 juillet. Le Père François (responsable de toutes les écoles du diocèse) nous écrit que l’année scolaire s’est bien passée et que les enseignants étaient très motivés, tout comme les élèves.
Au collège Ste Zélie et Louis Martin
Les examens se sont déroulés sans problème et les résultats sont assez satisfaisants pour une première année de collège. La moyenne de la classe est de 11,5/20. Les meilleurs éléments ont obtenu jusqu’à 17,5 mais il y a aussi quelques 9,5. Cependant tous les élèves peuvent passer en 5° l’an prochain.
Cela signifie bien sûr, très concrètement, qu’une classe de 5° va s’ouvrir et que les élèves peuvent continuer leur scolarité dans un lieu déjà connu et pas trop éloigné de leurs habitations.
Bien qu’il soit secondé par le frère Michel, le Père François n’a que peu l’occasion de se rendre à Tandila. Nous aimerions donc que la gestion du collège puisse être reprise par les Soeurs de La Providence de Ruillé-sur-Loir (déjà responsables des écoles primaires de Tandila et Andrénalafotsy) mais cela n’est pas encore possible car les deux écoles primaires demandent beaucoup d’investissement et leur petite communauté ne peut répondre à toutes les sollicitations. Espérons que tôt ou tard elles pourront assumer également le collège pour le bonheur de tous.
À l’école Victoire Rasoamanarivo
Les choses ont bien évolué sous la direction de Soeur Martine Todisoa. Nous nous en réjouissons. La présence des soeurs est d’ailleurs un réel cadeau pour la région. La Supérieure générale, soeur Martine Meuwissen, n’a pas hésité à venir nous rencontrer en Belgique et Michelle a été reçue par tout le Généralat au Mans cet été. Un petit détour s’impose pour vous les présenter quelque peu.
Les Soeurs de La Providence de Ruillé-sur-Loir
C’est pour célébrer leurs 50 ans de présence à Madagascar que la congrégation a désiré une nouvelle fondation. Tandila a été retenue, alors que beaucoup d’autres endroits moins enclavés étaient candidats et auraient aimé pouvoir bénéficier de leur présence.
Pourquoi avoir choisi Tandila ? Pour les points de ressemblances entre l’histoire de « La Petite Providence », leur lieu fondateur à Ruillé-sur-Loir en 1806 et le village de Tandila. Les habitants de ces deux lieux se sentaient abandonnés, isolés et défavorisés tant au niveau scolarité des enfants que soins médicaux. C’est donc avec coeur et grande motivation que les religieuses se sont implantées à Tandila.
Aujourd’hui, leur petite communauté compte quatre religieuses : soeurs Martine, Claudine, Olga (qui sera remplacée sous peu par soeur Jeannette) et soeur Euphémie. Trois d’entre elles travaillent pour l’école alors que soeur Claudine, pensionnée, continue malgré tout à s’occuper le mieux possible du petit dispensaire et aime beaucoup s’occuper de ses poules et cochons ou cultiver la terre. Ce faisant, elle montre aux habitants les ‘fruits’ que cela peut rapporter et les motive à faire de même. Nous espérons implanter les fours solaires cette année… ou l’année prochaine !
Une des réflexions entendues lors de la rencontre au Mans, nous a particulièrement réjouis car elle rejoint notre propre questionnement : nous nous demandions si nous n’allions pas trop vite, si nous laissions le temps aux habitants de Tandila et Andrénalafotsy de s’habituer aux changements et de se les approprier.
La ‘politique’ des soeurs en la matière nous satisfait totalement : être là, avec les gens, assez proche que pour connaître leurs besoins, tenter d’y répondre en faisant les choses en douceur, afin qu’ils se sentent respectés tout en se respectant soi-même. Cela nous semble primordial et c’est certainement une des raisons qui nous invite à ne pas
demander aux soeurs de reprendre la direction du collège tant qu’elles ne le décideront pas elles-mêmes.
Classes démultipliées
A la demande de Soeur Martine T, les classes ont été démultipliées, ce qui a permis aux enseignants de se focaliser sur un seul degré et sur un nombre plus restreint d’élèves. En cette fin d’année 2017, 129 élèves ont présenté les examens et 101 élèves sont admis en classe supérieure.
Il y a eu, comme chaque fois, pas mal d’abandons pendant l’année scolaire.
Afin de ne pas se décourager, il est important de se rappeler qu’au niveau national, les statistiques de l’Unicef annoncent que 32% des enfants de moins de 14 ans ne sont pas scolarisés et travaillent. (Chiffres de 2010 et la situation du pays est loin de s’améliorer!)
Que faire ? Continuer les formations des enseignants pour les aider au mieux dans leur tâche et entendre leur demande de matériel scolaire. C’est là que Madaquatre, et donc chacun d’entre nous, peut jouer un rôle important.